3 avantages à intégrer le foin dans sa rotation de cultures

En plus d’être essentielles à la conservation des sols et de l’eau, les plantes fourragères sont un atout important pour la rentabilité des producteurs et éleveurs québécois.

Tour d’horizon des raisons d’intégrer les plantes fourragères pérennes à votre rotation de cultures.

Elles améliorent la santé du sol

Une culture fourragère pérenne de trois ans restitue près de deux fois plus de matière organique dans le sol que les cultures annuelles comme les céréales ou les légumineuses. Cela s’explique du fait qu’elles captent l’énergie solaire (le carbone) sur une grande période et redistribuent une grande partie de cette énergie dans le sol, aux organismes vivants, via leurs racines. 

Cette augmentation de la matière organique régule l’écosystème, ce qui améliore la productivité, la résilience et la biodiversité du champ. Elles permettent ainsi de maintenir et augmenter sa fertilité.

Et qui dit meilleure structure, dit plus de porosité, donc plus d’air pour les racines et meilleure infiltration de l’eau.

Elles augmentent le rendement et la qualité des cultures annuelles

Un sol en meilleure santé affecte forcément la qualité des récoltes. Comme le mentionnait Guy Allard dans cette édition de l’Écho fourrager, les plantes fourragères pérennes en rotation avec le maïs permettent une augmentation du rendement en grains de 15 à 28 % et favorisent une stabilité des rendements une année après l’autre.

Avec leur système racinaire profond qui demeure longtemps en place, les plantes fourragères, en particulier la luzerne, améliorent la structure du sol. Les cultures suivantes vont donc exploiter le réseau laissé par les racines décomposées pour coloniser un plus grand volume de sols.

Résultat? Les cultures annuelles profitent d’un environnement propice à l’établissement d’un système racinaire solide et profond.


Le foin peut être une excellente culture commerciale

Se lancer dans la production de foin sec de qualité est exigeant, mais nécessite moins d’investissement que la plupart des cultures annuelles. L’avantage qu’ont les fermes d’élevage, c’est qu’elles possèdent généralement déjà une partie de l’équipement nécessaire.

La bonne nouvelle, c’est que de nos jours, même si vous ne possédez pas l’équipement de récolte, plusieurs options s’offrent à vous : partager le matériel avec d'autres producteurs, faire affaire avec un producteur à forfait. Ou encore, vendre le foin debout ( c’est-à-dire semer, fertiliser son champ, mais laisser le travail de récolte, de fanage, de pressage à un producteur-acheteur).

Malgré les aléas de dame nature et les variations du prix du foin ces dernières années, il y aura toujours une forte demande pour le foin de haute qualité. Les éleveurs de chevaux et les producteurs laitiers sont de bons exemples de clients pour qui le foin de haute qualité apporte des bénéfices directs sur la rentabilité et la santé de leurs troupeaux.

Une étude réalisée par l'Ontario Hay and Forage Co-op a d’ailleurs montré que du foin qui s’achète à 260 $/tonne (0,12 $/lb) peut être aussi rentable que la culture du maïs ou du soja.

Bref, toutes les raisons sont bonnes de donner plus de place aux plantes fourragères dans nos champs. En plus d’être de véritables alliées à la ferme, elles font partie de la solution pour une agriculture prospère et durable.

Germain Lefebvre